A tout seigneur, tout honneur, ce premier atelier d’écriture de janvier 2024 s’articulait autour de la danse. 

Les  écrits:

Vivre d’amour et de danse,

Vivre et chanter en liberté, 

Interpeller Dieu et danser,

Danser en direction du vent,

Danser à contre temps,

Danse-moi, il est temps !

Danser et rire souvent,

Danse-moi tendrement !

Danser dans le mouvement,

S’en aller loin devant,

Dans toutes les directions, s’envoler maintenant.

 

E.M.

Depuis l’enfance elle est habitée par cette angoisse de l’équilibre.

Mais où donc trouver ce point magique qui confère à la balance son insouciance ?

Pencher à droite, à gauche, revenir au cœur, à l’essentiel !

Ça, elle sait faire avec les sentiments, elle peut aussi avec les pensées…   trouver l’équilibre entre l’angoisse et la légèreté… mais son corps !

Cette chose qui s’emmêle, s’égare, plie, rompt, se vautre, s’avachit, se méprise, se mutile, s’annihile…

Il ne sait ni où est le nord, ni aller au sud, se perd à l’est et part complètement à l’ouest.

Elle voudrait tournoyer comme une plume emportée par le vent mais n’éprouve que la pesanteur d’une plume plaquée au sol par la pluie.

Alors elle reste là, figée. La musique enlace son corps et elle n’ose esquisser un geste : l’équilibre, où est l’équilibre ?

Son âme vibre, sa bouche chante mais son corps de plomb ne résonne que de ses peurs.

D’un regard affamé elle dévore les autres corps, leurs envolées sur des accords d’équilibristes.

Elle voudrait tourbillonner aussi. Son corps tendu d’espoir vacille.

Une main la saisit, un bras l’enveloppe… elle se laisse emporter, se plie, se courbe, glisse, s’éloigne, se rapproche, étreint…

Le point d’équilibre, là, juste entre les deux. Elle sait désormais. Elle peut s’élancer.

SL